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24/04/2014

Carson McCullers

9782234060166.gifCarson McCullers, Le coeur est un chasseur solitaire, suivi de: Ecrivains, écriture et autres propos (Stock, 2007)

 

Une petite ville poussiéreuse du sud des Etats-Unis, dans les années trente - et dont Carson McCullers recrée, avec un génie singulier, l'atmosphère de chaleur moite et d'ennui profond - sert de décor à ce roman baigné dans l'angoisse, la violence et la tendresse. Autour de John Singer, le mystérieux sourd-muet, ami dévoué jusqu'à l'obsession d'un Grec obèse et attardé dont il ne supporte pas d'être séparé, gravitent quatre personnages, compagnons improbables, enfermés dans une commune solitude dont ils cherchent désespérément à s'échapper : Mick l'adolescente éprise de musique, Jake le révolutionnaire militant incompris, Copeland le vieux médecin noir aux ambitions déçues, et Biff le cafetier maniaque. Mais la vie ne renonce que rarement à sa cruauté ordinaire...

 

Récit magistral sur la différence - un sourd-muet et un attardé – et, quelque part, réponse apaisante à la solitude et aux angoisses pour leur entourage, ce grand classique moderne illustre aussi, face au monde qui nous entoure, l’inégalité des armes dont disposent les plus faibles pour survivre à la violence, à l'égoïsme ou à l’indifférence des autres.

 

Cette édition comprend également l'esquisse de ce grand roman ainsi que l'ensemble des essais et des articles que Carson McCullers a publiés de son vivant. Ces textes précisent les références de ce prodige de la littérature américaine tout en mettant en valeur sa sensibilité et son engagement.

00:11 Écrit par Claude Amstutz dans Carson McCullers, Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature: roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

19/04/2014

Jay McInerney

9782879295336.gifJay McInerney, La belle vie (Editions de l'Olivier, 2007) 

 

Deux couples, incarnant la réussite américaine, voient leur vie voler en éclat – avec en toile de fond la tragédie du 11 septembre – en proie au poids des habitudes, à l’érosion des sentiments, au conflit des valeurs. Rarement traité en littérature, le thème du traumatisme collectif avec ses doutes, son poids de responsabilité et son chaos qui imprègnent ou envahissent l’individu, est traité magistralement. Une peinture lucide, humaine, un brin mélancolique de la société actuelle.

 

également disponible en coll. Points (Seuil, 2008)

00:02 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

28/02/2014

Truman Capote

 littérature: roman; livresTruman Capote, La traversée de l'été (Grasset, 2006)

Grady McNeil a dix-sept ans et l'âme passionnée. Alors que ses riches parents vont passer l'été en Europe, elle se retrouve seule dans un New York vibrant sous la canicule. Délaissant le luxe de la Cinquième Avenue, elle tombe amoureuse de Clyde, gardien de parking à Broadway. Ils s'aiment, mais de façon différente. La fierté provocante de Grady et la nonchalance de Clyde vont peu à peu les entraîner vers de dangereux précipices. Cette saison sera toute leur vie.

Inédit en français – voir l’intéressante préface de Charles Dantzig – ce court roman de jeunesse, par l’auteur du célèbre De sang froid et de Déjeuner chez Tiffany a, dans sa langue originale, suscité bien des réserves. Fallait-il exhumer ce manuscrit de ses cendres? La réponse est oui, car malgré quelques maladresses, l’immense talent de Truman Capote transpire déjà dans ce récit. Crépusculaire, ce texte en quelques coups de pinceau, évoque les émotions croisées, rarement à l’unisson, dans leur surabondance, impossibles à exprimer, à canaliser, à surmonter, révélant tour à tour à chacun de ces adolescents – peu préparés à cette réalité – la complexité des relations amoureuses ou familiales. Le sujet peut sembler banal, mais la vision des êtres l’est moins et l’écriture, pas du tout.

Egalement disponible en coll. Livre de poche (LGF, 2008)

14:09 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

14/02/2014

Hernan Ronsino

v_auteur_195.jpgHernan Ronsino, Dernier train pour Buenos Aires (Liana Levi, 2010)

D’abord il y a un salon de coiffure. C’est de là que Vicente, le taciturne, observe. Il observe les ouvriers qui démontent les rails. Des rails qui ne conduiront plus à ce bourg perdu, loin de Buenos Aires. Des rails qui laisseront une balafre dans la terre comme dans les têtes. Ensuite il y a le Don Pedrín, ce bistrot où l’on commente. On commente le film projeté dans l’unique cinéma, et le passé… Pourquoi la Negra a-t-elle pris un jour le train pour Buenos Aires et n’est jamais revenue? Elle avait des jambes sublimes, la Negra Miranda, de quoi faire tourner la tête des jeunes hommes, de quoi rendre fou de jalousie un mari policier… À soi-même ou à d’autres, chacun dit ce qu’il sait, les souvenirs estompés, l’abandon, la vengeance. Et c’est seulement à la dernière ligne que tout prend sens.

En quatre lieux – l’usine, le chemin de fer, le salon de coiffure, le cinéma – dans la périphérie de Buenos Aires, résonnent les voix de la mémoire fragmentée de quatre personnages – en 1973, 1984, 1966 et 1959 – qui, sur fond de châtiment, de trahison, de mort, reconstituent 50 ans de l’histoire collective argentine. Captivant sans verser dans le mélodrame, ce court roman adopte un style volontairement sec, concis, pour décrire un monde hanté par ses fantômes et qui se désagrège face au progrès. Un récit subtilement construit, à la manière d'un puzzle, dont la tension demeure constante jusqu'au dernier mot, chacun des protagonistes ne maîtrisant qu'une part de vérité ou de mémoire - dont Miranda est le centre de gravité - qui ne prend un relief, une signification que par les confidences anecdotiques des uns et des autres. Réunies, elles constituent un regard historique sur les événements. La petite histoire rejoint enfin la grande...

Une voix nouvelle, originale et fascinante, à ranger auprès de Norma Huidobro - Le lieu perdu, paru en 2009 chez le même éditeur - qui, sur un autre registre, signe le renouvellement d'une littérature argentine révélatrice de si grands écrivains par le passé.

Hernán Ronsino est né en 1975 à Chivilcoy, quelques mois avant le coup d’État. Sociologue, il enseigne aujourd’hui à l’Université de Buenos Aires. Il est l’auteur de nouvelles et d’un premier roman remarqué: La Descomposición

00:05 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature sud-américaine | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature: roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

03/02/2014

André Pieyre de Mandiargues

littérature: roman; livresAndré Pieyre de Mandiargues, Le lis de mer (Coll. Folio/Gallimard, 1972)

Quand la jeune fille fut entrée dans le bois, l'inconnu vint la saisir. Vanina écoutait avec curiosité cette petite phrase qui bourdonnait dans sa tête sans qu'on eût rien fait pour l'appeler, née dans l'état de vide mental qui avait été le sien pendant qu'elle marchait sous le soleil et qui avait fait place à une agitation d'esprit un peu fébrile depuis qu'elle se trouvait sous le couvert des branches. L'inconnu vint la saisir - oui ; et n'était-ce pour cela, justement, qu'elle s'était échappée de sa chambre?

Une des plus belles plumes de la littérature française contemporaine livre ici un court récit qui mérite de figurer parmi les plus beaux romans érotiques de tous les temps. Pourtant, nul voyeurisme dans le propos. Toute la quête du désir est suggérée par l’atmosphère, les lieux, le temps qui change, le feu intérieur qui couve. Si inoubliable qu’il ne figure généralement pas dans une bibliothèque rose mais aux côtés des plus grands noms du XXe siècle. À lire au plus vite !

00:33 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

25/01/2014

Cédric Morgan

9782752901019.gifCédric Morgan, Oublier l'orage (Phébus, 2005)

Dans sa maison de l'île de Groix, Jason. médecin généraliste de son état, ouvre chaque jour ses fenêtres sur la rive où la très jeune Arthure, compagne de ses treize ans, fut retrouvée un jour noyée et nue. C'était en 2012, par un été torride que nul n'a oublié. dans une France livrée mieux que jamais à l'ordre moral - le chef du parti intégriste chrétien était installé à l'Elysée et les milices chargées de combattre l'impudicité faisaient la loi dans la rue et jusqu'au sein des familles...

Si vous ne savez quel roman entreprendre, choisissez vite celui-ci, sans hésiter. Il nous entraîne sur les pas de trois adolescents insouciants, confrontés au tragique de l'existence. Le narrateur, qui aura connu auprès de cette jeune fille ses premiers émois, cherche à comprendre, plus tard, le mystère qui a entouré sa mort. Une sensibilité à fleur de peau et une poésie instinctive, aussi discrète que son auteur : Magnifique! 

05:15 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

30/12/2013

Antonio Skarmeta

9782246676713.gifAntonio Skarmeta, Le ballet de la victoire (Grasset, 2006)

Angel, un voleur occasionnel et romantique, et le légendaire Vergara, un artiste des coffres-forts, viennent d'être libérés de prison à l'occasion d'une amnistie décrétée par le Président du Chili. Le jeune Angel, en possession d'un plan génial, persuade le vieux truand de se joindre à lui pour vider les caisses d'un ancien chef de la police de Pinochet. Tous deux veulent protéger Victoria, une lycéenne qu'ils ont rencontrée. Fragile et inquiète depuis que son père a été assassiné pendant la dictature, elle rêve de devenir danseuse étoile... Destins croisés d'un célèbre vétéran de la cambriole, d'un voleur qui a soif de vengeance et d'une future ballerine dans le Chili d'après Pinochet, ce magnifique roman est tour à tour poignant, drôle, violent. Une critique sociale, certes, mais surtout une très belle histoire d'amour et d'amitié.

Egalement disponible en coll. Livre de Poche (LGF,2008)

00:40 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature sud-américaine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

02/12/2013

Noëlle Revaz

9782070763993.gifNoëlle Revaz, Rapport aux bêtes (Gallimard, 2002)

C'est Paul qui parle, un paysan fruste et violent qui ne chérit que ses bêtes. À ses côtés sa femme, détestée et muette, souffre d'un mal qu'il refuse d'admettre. Lorsque l'ouvrier Georges, le temps d'une saison, s'installe chez eux à la ferme, le regard de Paul insensiblement se transforme. 

Si vous ne l’avez déjà fait, lisez vite ce roman, par son écriture et son atmosphère proche de Louis-Ferdinand Céline: bien au-delà de nos frontières, il est un indiscutable chef-d’œuvre de la littérature suisse.

Disponible également en coll. Folio (Gallimard, 2009)

14/11/2013

Henning Mankell

9782020593243.gifHenning Mankell, L'homme qui souriait (Seuil, 2005)

Imaginez un avocat, rentrant chez lui en voiture, par un épais brouillard. Il aperçoit, au milieu de la route, une chaise. Intrigué, il descend de voiture et découvre sur ladite chaise, un mannequin grandeur nature. Ce sera la dernière vision de sa vie… Ainsi commence le génial roman de l’auteur – entre autres - déjà de deux chefs d’œuvres, La cinquième femme et Les morts de la Saint Jean, parus en poche. Peinture crépusculaire d’une société suédoise malade et d’une justice corrompue où, plus que jamais, les doutes de l’inspecteur Wallander, son regard pessimiste sur le monde qu’il côtoie, ajoutent une dimension humaine très personnelle à un suspense exceptionnel. 

Egalement disponible en coll. Points (Seuil, 2006)

00:05 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature policière | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature: roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

07/11/2013

Karin Tuil

KT.jpgKarin Tuil, Douce France (Grasset, 2007) 

 

Une jeune femme sans histoire est arrêtée par erreur avec des immigrés clandestins. Au lieu de protester, mi-fascinée, mi-voyeuse, elle endosse l'identité d'une Roumaine sans-papiers et devient la prisonnière involontaire d'un centre de rétention administrative de la région parisienne. Elle découvre alors un autre monde : tour de Babel des langues, machine bureaucratique, attente effrayée de la décision du juge: libération ou renvoi au pays.


Ce voyage de l’intérieur d'une femme, à la faveur d'un malencontreux concours de circonstances, est dépourvu de clichés ou de banalités. Il est aussi une réflexion émouvante sur les siens, leurs racines, leur terre. Le contexte – Paris – n’a aucune importance et l’ailleurs évoqué pourrait tout aussi bien être ici


également en coll. Livre de poche (LGF, 2008)

06:46 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |